Le courage du renoncement

“Le courage, c’est faire preuve de radicalité.”

Isabelle Huault

“C’est facile d’être courageux une heure ou une semaine. Le courage exige de la constance. Tous les jours, à chaque fois. Comment chacune de mes décisions peut-elle être une décision courageuse ? Nous devons arrêter de faire les mauvais choix, nous devons arrêter d’investir dans des produits et des activités qui ne sont pas régénérateurs.” -Marcello Palazzi, co-fondateur et ambassadeur B Lab 

La capacité à pouvoir se reposer sur une boussole personnelle, nous l’avons vu, est un carburant pour tenir bon mais c’est aussi un outil d’arbitrage dans l’action, pour sélectionner les chantiers prioritaires et les renoncements à effectuer. 

Pas un renoncement à l’engagement, non. Mais un renoncement aux mauvaises pratiques, celles auxquelles il est d’autant plus dur de renoncer qu’elles sont souvent bien ancrées dans les organisations. On les a “toujours faites”. Ces situations appellent des solutions héroïques de l’abandon. 

“Etre courageux, c’est savoir renoncer à des facilités immédiates pour sauver l’essentiel et ça, ça demande d’avoir les pieds bien plantés sur terre.”

Dominique Bourg

 Et pour cela, rien de plus puissant que l’alignement.
 

→ L’alignement avec ses convictions, tout d’abord.
“Être ancré dans ses convictions et aligner ses actes avec ses convictions, ce n’est pas toujours facile ! C’est vrai à titre personnel, et c’est vrai en tant que dirigeant.” – Denis Machuel, ancien directeur général de Sodexo qui a notamment initié une Mission Zero Waste.
“Le courage, c’est regarder qui on est, même et surtout si on est différent des autres. Ne pas se travestir, agir dans la ligne droite qui nous caractérise.” – Arthur Aubœuf, co-fondateur de Time for the Planet.

→ L’alignement avec les engagements qui nous lient à l’entreprise ensuite.
Car, rappelons-le, la gouvernance est l’art d’orienter durablement l’entreprise. Par conséquent, être dirigeant nécessite d’assurer la pérennité d’une organisation dans son écosystème.
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“A la tête d’une entreprise, le courage est la capacité à faire le pari du long terme. Il serait trivial de prendre une décision en se basant uniquement sur les effets court-termistes qu’elle apporterait. Or, c’est précisément le temps long qui permet de bâtir une prospérité durable.”

Pascal Demurger

Et pour s’attaquer au temps long, point de place pour la superficialité et les fausses solutions arrangeantes, bricolées.    

“Le courage, c’est faire preuve de radicalité. Pas au sens révolutionnaire du terme, plutôt dans le sens de ne pas être dans un entre-deux inefficace et trompeur. Les compromis avec les parties prenantes sont essentiels mais le dirigeant doit être en capacité d’assumer des choix très clairs.” – Isabelle Huault, présidente du directoire et directrice générale de l’EM Lyon.

Radical, adj. : Qui vise à agir sur la cause profonde de ce que l’on veut modifier.

 

Être radical, c’est donc remonter au cœur du problème. 

D’ailleurs, le courage nécessite parfois d’aller jusqu’à l’humilité de renoncer à soi. Quand on sent que l’on n’est plus la bonne personne pour convaincre et embarquer. Quand on sent que l’on est trop désaligné pour pouvoir impacter. Il s’agit de cette auto-limitation que permettent la tempérance et le sens du devoir.

“Un dirigeant doit être capable de démissionner sur non atteinte des objectifs sociaux et environnementaux. C’est cela, aussi, le courage, c’est savoir se remettre soi-même en question.” – Brune Poirson, Chief Sustainability Officer chez Accor. 

Peut-être d’ailleurs pour laisser émerger une relève plus consciente et plus responsabilisée :

“Nous devons faire confiance beaucoup plus tôt que ce qui a été fait avec ma génération, pour mettre les jeunes en responsabilité et en capacité de prendre des décisions sur ces sujets.” – Barthélémy Guislain

« Il existe une nouvelle génération de leader courageux, qui font passer le bien-être de leurs entreprises, de la société et de la planète devant leur égo et leur intérêt personnel » explique Alan Jope, PDG d’Unilever. Alors, partager le pouvoir avec cette nouvelle génération pourrait permettre une nouvelle perspective sur l’Entreprise. Renoncer est alors nécessaire pour enclencher les transitions nécessaires.

Car, comme le disait Georges Bernanos, “c’est la fièvre de la jeunesse qui maintient le reste du monde à la température normale”.

Generation Glasgow est un collectif de leaders de la transition qui répondent par leurs actions à l’appel urgent à façonner une économie qui s’épanouit dans les limites de la planète. L’objectif n’est pas de créer une énième initiative culpabilisante, mais de promouvoir le courage comme l’étincelle nécessaire pour renverser tout système obsolète, d’ouvrir un dialogue honnête sur les causes profondes des défis que rencontrent les acteurs du changement pour passer à l’échelle la transformation, et de mettre à profit l’intelligence collective pour stimuler un progrès au service de la transition.

Generation Glasgow se distingue des communautés, groupes de réflexion et réseaux existants en offrant un espace de collaboration pour une task force rassemblant dirigeants d’entreprises, intellectuels et militants afin de débloquer les leviers du succès et se soutenir mutuellement dans leurs efforts pour réinventer l’économie.

Et plus on sera nombreux à la table de la transition durable, plus les discussions seront riches pour s’attaquer fermement aux freins qui corsettent encore les actions. 

Pour en savoir plus et nous rejoindre, écrivez-nous !

 

(1) Pierre-Yves Gomez

Contact

Isabelle Grosmaître
Founder of Goodness & Co
isabelle@goodnessandco.one

Heath McKay
Director of Marketing, Quantis
heath.mckay@quantis-intl.com

Rose Ollivier
Research and Editorial Manager, The Boson Project
rose@thebosonproject.com

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